Collectif de soutien
aux Amérindiens du Haut Maroni
Communiqué du
Collectif de soutien aux Amérindiens du Haut-Maroni
(13/03/07)
Malgré une demande officielle d'audience avec
la ministre de l'écologie et du développement
durable formulée deux jours à l'avance
auprès de la préfecture, le collectif de
soutien aux Amérindiens du Haut Maroni, pourtant
enrichi de la présence de l'autorité
suprême des Wayana Gran Man Aïmaïpoti
Touenké en personne, ne fut reçu que par un
simple attaché parlementaire, accompagné du
directeur de cabinet du préfet et ceci avec une heure
trente de retard sur l'horaire prévu. La seule excuse
de la Préfecture étant qu'ils n'ont
reçu le mail qu'aujourd'hui
à quoi bon
les nouveaux moyens technologiques !!!
La délégation, composée du Grand
Man et de deux chefs coutumiers wayana, de Brigitte
Wingaarde et de Jean-Paul Ferreira, Maire de la commune
d'Awala-Yalimapo et conseiller régional, de Philippe
Aquila, Alexis Tiouka et Kumale Pleike, était venue
réaffirmer la position officielle du Peuple Wayana.
Elle a dû supporter une fois encore un discours
jacobin, centralisateur, stéréotypé,
formaté, promettant monts et merveilles à coup
de millions d'�uro sans prendre en compte la dimension
humaine et la notion de peuple autochtone.
La ministre a fait savoir qu'elle prévoyait une
rencontre avec les chefs coutumiers wayana à Elahe
mardi
Pourquoi donc alors que ceux-ci étaient
présents à Cayenne jusqu'à lundi,
justement pour la rencontrer !
L'état continue à mépriser et
à bafouer nos revendications les plus
élémentaires. De notre côté nous
continuerons donc à revendiquer nos droits :
création d'une commune wayana, maintien de
l'arrêté préfectoral de 1970,
révision du zonage du parc amazonien, et
rétrocession du foncier aux
Amérindiens.
Cette revendication a pris la forme d'une
requête déposée par le Gran Man
auprès de l'attaché de la ministre.
COLLECTIF DE SOUTIEN AUX
AMERINDIENS DU HAUT MARONI
Cayenne, le 11 mars
à : Mme la Ministre de
l'écologie et du développement durable, en
déplacement en Guyane - Préfecture de Guyane,
rue Fiedmont - 97 300 Cayenne
Madame la Ministre,
A l'occasion de l'enquête publique
relative à la création du Parc national
amazonien de Guyane, les amérindiens Wayana et Teko
du Haut Maroni ont exprimé dans leur pétition
un refus motivé.
Tout au long des travaux de
préparation du projet, les Communautés
amérindiennes ont souhaité être
protégées du fléau de l'orpaillage. Au
regard du contexte terrible que vous connaissez et que
vivent ces citoyens depuis plusieurs années, la
meilleure des réponses aurait été de
délimiter le coeur de Parc à proximité
de leurs lieux de vie, conformément à leur
demande. Nous signalons à votre attention que la
requête de ces populations a été
rapportée par MM. Les Commissaires-enquêteurs,
qui ont suggéré d'y donner droit.
Tout au contraire, dans le zonage
finalement retenu par l'administration, les limites de la
zone coeur de parc se situent à grande distance des
lieux de vie et d'activité. Les villages se trouvent
ainsi dans des espaces non protégés, où
vous le savez, l'orpaillage pourrait bien être
légalisé.
Nous vous interpellons également
sur les incertitudes concernant les mutations que ne
manquera de provoquer l'ouverture du Parc sur les
sociétés traditionnelles, alors qu'il est
évident que ces sociétés ne sont pas
préparées à la mise en concurrence
économique et culturelle qui va inévitablement
s'établir dans un avenir proche. On n'a jamais
abordé la question de la propriété
foncière (les amérindiens ne sont pas
propriétaires de leurs terres), on n'a pas
abordé la question de la commune du très Haut
Maroni. La pétition des amérindiens Wayanas
contient ainsi de nombreuses interrogations, bien au
delà de la douloureuse question de l'orpaillage. En
prenant cette décision en déni de leurs
demandes, l'Etat abandonne de nombreux problèmes aux
générations à venir.
L'idée de consensus entretenue par
l'Etat autour du projet de Parc national est factice : cette
décision constitue un déni de
solidarité. Elle n'est pas acceptable, car elle
conduira à maintenir et aggraver
l'insécurité sanitaire, mais également,
à long terme l'amertume et le
ressentiment.
Réunis en Collectif, nous vous
demandons de bien vouloir reconsidérer la
délimitation des zones de coeur et libre
adhésion du Parc amazonien de Guyane, afin de
déterminer de meilleures conditions de
réalisation, en plein accord avec les populations
concernées.
Nous souhaitons également que vous
apportiez votre appui aux propositions suivantes
:
- le maintien des dispositions
réglementant l'accès au territoire
(arrêté de 1970/77) ;
- la cession des terres du Domaine aux
Communautés traditionnelles;
- la création d'une nouvelle
Commune sur le Haut Maroni.
Enfin, nous vous prions instamment d'agir
en faveur de l'intensification de la répression de
l'orpaillage clandestin.
En l'attente nous vous prions
d'agréer, Madame la Ministre, l'expression de nos
salutations respectueuses.
Brigitte Wyngaarde,
porte-parole
Le 11 mars restera une
date historique pour le peuple Wayana.
Grand Man Amaïpoti Touanke, Chef Coutumier
Aïwe Alouike, Chef Coutumier Taluhwen Opoya, Sabine
Touanke et Kuhmale Pleïke sont arrivés samedi du
pays Wayana via Maripasoula.
Un rassemblement devant la Préfecture dimanche
après midi de plus d'une centaine de personnes, dont
des Chefs Coutumiers Amérindiens de Guyane et des
Amérindiens du littoral a été
l'occasion pour les Wayanas de rappeler aux médias
leurs revendications par rapport au Parc Amazonien de Guyane
au moment où Mme Nelly Olin, Ministre de l'Ecologie
et du Développement Durable, atterrissait en Guyane
pour une visite ministérielle afin de mettre en place
le Conseil d'administration de ce fameux Parc Amazonien de
Guyane.
A cette occasion, le Collectif de soutien aux
Amérindiens de Guyane a rappelé sa
détermination à aider les Wayanas à
être entendus.
Les Wayanas et le Collectif ont demandé
à être reçus personnellement par la
Ministre.
En apprenant que celle-ci s'était rendue
dès sa descente d'avion à la résidence
du Préfet de Guyane, c'est dans un mouvement
spontané que l'ensemble des participants s'est rendu
route de Montabo à Cayenne, à l'entrée
de la route de Bourda qui mène à la
résidence du Préfet.
Les forces de l'ordre avaient bloqué
l'accès de la route de Bourda: c'est ainsi que les
manifestants ont effectué pour protester un blocage
de la route de Montabo durant plusieurs minutes.
L'occasion de montrer à l'Etat Français
et à ses représentants que les Wayanas
étaient déterminés, avec le soutien du
Collectif, à faire aboutir leurs revendications.
Nous ne manquerons pas de vous tenir
informés des suites de cette action spectaculaire et
déterminée.
Cordialement
Le Collectif
Communiqué de presse
10/03/07
La Ministre de
l'Ecologie et du développement durable, Nelly Olin,
arrivera en Guyane dimanche 11 mars dans
l'après-midi. Le Collectif de soutien aux
amérindiens du Haut Maroni a sollicité une
audience auprès d'elle en personne afin qu'une
délégation de chefs coutumiers, qui sera
présente, ait la possibilité de
s'exprimer.
Nous avons
décidé d'organiser un
rassemblement
dimanche 11 mars,
à 16 heures
devant la
Préfecture de Cayenne
Cinq chefs et
personnalités du Haut Maroni se sont
spécialement déplacés afin d'y
participer
le bureau du Collectif sera
présent à leurs
côtés.
L'objet de ce rassemblement est
d'attirer l'attention de l'opinion sur le déni qui
est fait aux amérindiens du Haut Maroni, alors qu'ils
sont les premiers concernés par la mise en place du
Parc sur leurs lieux de vie.
Le rassemblement sera l'occasion d'une
conférence de presse sur place.
Nous invitons les sympathisants
du Collectif
à participer,
nombreux.
Au nom du Collectif de soutien aux
amérindiens du Haut Maroni
Brigitte Wyngaarde
Pour soutenir cette initiative,
envoyez un message en indiquant:
Avec le Collectif je soutiens les
Amérindiens du Haut Maroni
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