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Synthèse de la situation médico-sanitaire dans le Haut-Maroni

(en décembre)


Fonctionnement du dispensaire :

Approvisionnements :

- fréquence irrégulière due à des problèmes de logistique (fret aérien dépendant du fonctionnement d'Air Guyane),

- la gestion par l'ARH (Agence Régionale Hospitalière) permet plus de choix dans la pharmacopée (choix hospitalier) mais la pharmacie de l'Hôpital ne répond pas aux besoins exprimés (réduction systématique)

- les règles élémentaires d'hygiène ne sont pas respectées, exemple : conditionnement de certains produits en bouteilles recyclées (verre ou plastique)

Moyens humains et matériels :

- actuellement les 3 médecins en poste à Maripa-Soula suffisent à peine à couvrir l'ensemble des besoins : consultations au dispensaire, visites dans les villages, permanences,...

- il faut au minimum 7 infirmières pour assurer un service 24h/24 et 7j/7 (3x8h la semaine et 2x12h le week-end) au dispensaire (où seulement moins de 15j/an il n'y a pas d'hospitalisé).

- nombreuses carences en matière d'équipements pouvant avoir des incidences importantes sur l'hygiène ou les moyens de diagnostic et les actions médicales. Par exemple : le dispensaire ne dispose pas de vidoir (actuellement effectué dans les toilettes des patients), il est très sous-équipé en matière de suivi périnatal.

Fréquence des passages dans les villages :

- le manque de moyens tant en personnel qu'en transport (pirogue) ne permet pas d'effectuer les visites dans les villages isolés du Haut-Maroni et du Tampoc selon une fréquence régulière et suffisante,

- la fonction des centres de soins dans les villages amérindiens n'est pas clairement définie et non écrite. Aucuns moyens ou dotations ne leur sont attribués,

- bon nombre des amérindiens ne disposent pas d'une pirogue et/ou d'un moteur pour se déplacer au dispensaire de Maripa-Soula (jusqu'à 4 heures de pirogue, aller et retour, coûtant 40 litres d'essence et plus, soit plus de 300F),

- les récents conflits interethniques (Noirs Marrons - Amérindiens) ont provoqué un repli sur elle-même de la communauté Amérindienne dont une des conséquences est une baisse de leur venue au dispensaire pour des raisons de sécurité,

- le turnover important du personnel médical (dû entre autres aux conditions de travail) ne permet de capitaliser les observations pathogènes ni un suivi des patients efficace.

Situation médicale :

- malgré des cas de typhoïde encore constatés et un risque endémique important, il n'y a plus de vaccins anti-typhoïde fournis au dispensaire,

- le problème de la tuberculose en pays indien demeure persistant ( le dernier dépistage remonte à 2 ans),

- les MST et le SIDA sont très présents mais difficilement quantifiables (les contrôles portent essentiellement sur les femmes notamment lors du suivi prénatal),

- le taux de malformation néonatale est plus important en pays amérindien qu'en pays boni ainsi que les décès (probablement une des conséquences de l'empoisonnement au mercure), sachant que déjà, en Guyane, le taux de mortalité infantile est 3 fois supérieur à la moyenne nationale,

- les grossesses des jeunes bonis (13-14 ans) sont de plus en plus fréquentes. Elles provoquent un rejet social de leur milieu familial. Pour des raisons culturelles elles sont confrontées à des tabous par rapport à la pilule (les jeunes amérindiennes sont culturellement mieux préparées à ces naissances précoces et plus réceptives à la contraception) d'où la nécessité de valoriser les actions et les moyens du Planning Familial,

- beaucoup de malades sont dénombrés en pays indien dont la pathologie n'est pas clairement identifiée,

- la dégradation du climat relationnel entre les communautés locales accentue la déprime et le sentiment d'abandon des populations Amérindiennes, favorisant ainsi des problèmes psychophysiologiques,

- le paludisme cause de plus en plus de décès, d'une part probablement à cause de l'orpaillage (qui contribue à l'accroissement des aires impaludées) et d'autre part à la résistance à la prévention et aux solutions curatives du falciparum, imposant de mettre à disposition des centres médicaux locaux la nouvelle thérapie contre le paludisme le plus rapidement possible.

Situation sanitaire :

- les villages du Haut-Maroni (et de la plupart de tous les villages du bassin du Maroni) ne disposent que d'un seul point d'eau potable pour tout le village : un robinet alimenté par puits. Le fonctionnement de ces points d'eau est irrégulier (débit, contrôles qualitatifs). Les distances d'accès au robinet peuvent être importantes dans les villages les plus grands, obligeant les villageois les plus éloignés à des transports en bidon ou à continuer à consommer l'eau du fleuve ou des criques.

- l'environnement des points d'eau n'est pas aménagé, pouvant les transformer en lieu de prolifération de germes de toute nature.

- aucunes latrines n'existent dans ces mêmes villages (alors que la France finance ce type d'équipement dans bon nombre d'autres pays).

Réponses à l'imprégnation mercurielle des populations :

- l'information des populations est insuffisante et inapplicable : une intervention à la Mairie de Maripa-Soula par le rédacteur des recommandations (devant moins de 10 personnes) et la communication de la DASS dans les villages ne prennent pas suffisamment en compte les habitudes alimentaires et les moyens de subsistances des populations (raréfaction des espèces de poisson recommandées et pollution du biotope),

- aucune action de réparation n'a été initiée,

- le dispensaire n'est pas impliqué dans la démarche, ne permettant pas d'actions de suivi,

- le suivi médical des populations touchées n'est pas organisé.

Préconisations :

- permettre l'implantation d'un cabinet médical libéral et d'une pharmacie libérale à Maripa-Soula (près de la Gendarmerie pour des raisons de sécurité),

- accroître les moyens humains et matériels du dispensaire,

- améliorer les conditions de vie du personnel médical (hébergement et indemnisation),

- doter les centres de soins dans les villages d'un statut et de moyens,

- construire des latrines dans chaque village,

- prendre des mesures réparatrices et préventives pour les populations empoisonnées par le mercure.


(mise à jour le 01/01)
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"Le chemin entre l'indifférence et le mépris n'est pas bien long, il est le même entre le mépris et le racisme"

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