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          Réponse d'ASG
         au questionnaire de l'OHCHR   
         (envoyée par ASG le 30 avril) 
           
           
         En réponse au questionnaire reçu de l'OHCHR
         (Office of the High Commissioner of Human Rights - United
         Nations) référencé : Indigenous
         (5), veuillez trouver ci-dessous la contribution de
         Solidarité Guyane (en tant qu'ONG intervenant depuis
         plus de 15 ans en Amazonie française auprès
         des populations autochtones Wayana et Teko de Guyane
         française sur les plans médico-sanitaire,
         social, scolaire et communication). Hélas il
         semblerait qu'aucune association française
         (métropolitaine ou guyanaise) autre qu'ASG n'ait
         répondu à l'OHCHR. 
         Questionnaire sur les projets de
         développement et d'extraction des ressources
         naturelles sur ou à proximité des territoires
         autochtones 
         Le Rapporteur spécial sur les droits des peuples
         autochtones souhaite acquérir une large
         compréhension des préoccupations actuelles et
         des éventuelles bonnes pratiques relatives à
         la question des projets de développement et
         d'extraction des ressources naturelles sur ou à
         proximité des territoires autochtones. À cette
         fin, il invite les peuples autochtones et les organisations,
         les ONG et autres parties intéressées à
         présenter leurs observations et commentaires en
         réponse aux questions suivantes: 
         1. Quelles sont les principales
         préoccupations concernant l'extraction ou le
         développement des ressources naturelles au sein ou
         à proximité des territoires des peuples
         autochtones? Veuillez fournir des exemples
         spécifiques dexpériences
         négatives de même que des renseignements sur
         les enseignements tirés de ces
         expériences. 
         Les peuples autochtones de Guyane française,
         essentiellement les populations Wayana, Teko et Wayampi
         localisées dans la moitié sud du territoire,
         sont victimes de l'exploitation aurifère
         illégale dans leurs zones de subsistances. 
         Cette exploitation illicite a de graves
         conséquences sur leur vie quotidienne, tant sur le
         plan médico-sanitaire que sur le plan social et
         sécuritaire. 
         La pollution engendrée par l'exploitation
         aurifère a altéré la qualité
         (poisson intoxiqué par le mercure) et la
         quantité (matières en suspension
         empêchant la photosynthèse et la reproduction)
         de la faune aquatique, laquelle est la principale source de
         protéine de ces populations. Le niveau
         d'imprégnation mercurielle des habitants des zones
         impactées dépasse de 2 à 5 fois les
         seuils maximum à ne pas dépasser. De nombreux
         enfants portent des séquelles neurologiques et
         physiques irréversibles dues à leur niveau
         d'empoisonnement par le mercure issu des activités
         d'extraction aurifère (voir études de
         Solidarité Guyane en partenariat avec le National
         Institute for Minamata Disease - Japon). D'autres
         pathologies consécutives à cette pollution se
         développent et impactent le taux de mortalité
         local. 
         De nombreux méfaits (vols de moteurs et de
         pirogues, pillage d'abattis, menaces verbales et physiques)
         sont causés par les orpailleurs au préjudice
         des populations autochtones, auquels s'ajoutent la
         prostitution et la drogue. 
         Les populations autochtones sont hostiles à toutes
         formes d'extraction sur leur espace de vie, car la
         présence de telles activités fragilisent leurs
         zones de subsistances et mettent en danger leurs conditions
         de vie et leurs structures sociales. 
           
         2. Quels sont les bénéfices possibles
         pour les peuples autochtones du développement et de
         lextraction des ressources naturelles au sein ou
         à proximité de leurs territoires? Veuillez
         identifier des exemples précis de cas positifs ou de
         bonnes pratiques. 
         Les populations n'étant pas propriétaires
         du sol de leur espace de vie n'ont aucun
         bénéfice attendu de toute forme d'extraction
         des ressources naturelles (totalité de leur espace de
         vie traditionnel étant la propriété de
         l'Etat français). Elles ne sont pas non plus
         associées aux projets de développement pouvant
         impacter leurs zones de subsistances. 
           
         3. Quelles sont les principales étapes
         nécessaires pour éviter les impacts
         négatifs pour les peuples autochtones causés
         par l'extraction ou lexploitation des ressources
         naturelles et pour l'établissement de bonnes
         pratiques à cet égard? 
         Il est absolument indispensable d'accorder aux
         populations autochtones la propriété
         foncière de leurs espaces de subsistances. Elles
         doivent bénéficier, a minima, de la gestion
         exclusive et de façon pérenne de ces espaces
         afin de garantir la satisfaction de leurs besoins
         vitaux. 
         L'Etat doit aussi satisfaire au droit à la
         santé, la sécurité et
         l'éducation de ces populations. 
         L'Etat doit reconnaître aux populations autochtones
         le droit coutumier et en faciliter le bon
         fonctionnement. 
         Les espaces de vie de ces populations étant
         situés dans le périmètre (zone coeur ou
         zone de libre adhésion) du Parc Amazonien de Guyane,
         toutes activités d'extraction sont contraires aux
         règles régissant ce Parc donc interdites. Si
         des projets de développement devaient être mis
         en place, en conformité avec les règles du
         Parc, ils ne pourraient voir le jour qu'avec le consentement
         des populations autochtones impactées
         géographiquement, avec une large consultation dans la
         langue des populations concernées et la prise en
         compte de leurs restrictions ou conditions de
         fonctionnement. La mise en place d'observateur externe et/ou
         rapporteur mandaté doit pouvoir vérifier que
         tous les droits des peuples autochtones sont
         respectés. 
           
           
          
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